Ce projet est porté par un artiste italien Michele Tadini, compositeur et enseignant de composition et informatique au Conservatoire national supérieur de musique et de Danse de Lyon et par un chercheur Angelo Guiga technicien - chercheur au Laboratoire LETI du CEA. .

La Terza Luce peut peut-être ouvrir l’esprit sur une nouvelle dimension de la perception ou la lumière devient son et ou le son devient lumière. Un nouvel état ou les yeux créent leur illusions sonores et ou les oreilles vibrent au scintillement de la lumière.
La Terza Luce peut peut-être ouvrir l’esprit sur une nouvelle dimension de la perception où la lumière devient son et ou le son devient lumière. Un nouvel état ou les yeux créent leur illusions sonores et ou les oreilles vibrent au scintillement de la lumière.

Le but de ce projet est de pouvoir vérifier ces hypothèses et d’élargir la recherche sur les interactions possibles entre son et lumière selon plusieurs points de vue : physique, perceptif, cognitif, compositionnel.

Cette recherche a plusieurs objectifs :

  • Création d’un environnement d’expérimentation et de fruition des interactions entre son et lumière
  • Catalogue et interprétation de plusieurs tests de perception autour des interactions possibles entre son et lumière.
  • Rédaction d’un mémoire de recherche avec tous les exemples et les tests.
  • Composition et réalisation d’une pièce pour violoncelle, basson, percussion, électronique et lumière en temps réel
  • Conception et mise en œuvre d’un spectacle immersif

La recherche dans/pour le projet La Terza Luce

Dans un premier temps, ce projet a été développé autour des deux axes de recherche principaux :

  • Recherche d’un vocabulaire, d’une grammaire des synesthésies possibles – on pourrait aussi dire un « manuel de contrepoint ». Comment et jusqu’à quel point peut-on croiser les principes du contrepoint musical ? Avec quelle liberté ?
  • Recherche des effets de “battements lumineux“ tel qu’on les trouve dans le son, avec les vibrations lumineuses elle mêmes et avec les fréquences de la pulsation stroboscopique. Un “flanger“ lumineux, cela existe-t-il ?

Ces objets seront vocabulaire, grammaire et syntaxe pour une écriture commune d’une partition globale, sur plusieurs portées de musique. Pour créer cette base de travail, il a été nécessaire de mettre en place une phase des tests avec d’autres évaluations par des personnes autres que des chercheurs.
Les tests ont eu lieu pendant la manifestation EXPERIMENTA 2012 du 11 au 13 octobre. 556 personnes de toutes catégories et d’âges confondus ont participé à ces tests durant les trois jours de l’exposition.

Deuxième partie de la recherche / Après les tests de perception

Lumière, son et numérisation.
La première phase du projet s’achève, les tests donnent des résultats qui ouvrent, comme prévu et espéré, d’autres pistes.
Pour la réalisation des tests une première version d’un programme informatique de contrôle croisé entre son et lumière a été développé.
Une considération importante qui ressort de cette première phase est que le centre du contrôle des interactions, les plus intéressantes réside dans l’efficacité et la flexibilité de la programmation. Mais le protocole DMX utilisé pour gérer les projecteurs à LED n’a pas été à la hauteur des demandes de relations et synchronisations de l’écriture musicale.

MAX MSP est à la base de la création du programme de contrôle. C’est surtout un logiciel pour la musique, le traitement et la transformation du son. La partie logique, numérique, peut donner une base commune pour la relation, à la fois stricte et indépendante mais inévitablement contrôlée par l’écriture musicale.
Dans le domaine logique du numérique la possibilité de développer une interface de programmation unique pose, encore une fois, la numérisation au centre de plusieurs lignes de recherches.
À partir de la possibilité de contrôler le protocole DMX avec des logiques de programmations musicales, une des clés de la nouvelle recherche sera d’arriver à simuler un contrôle très ponctuel même si le protocole de transmission ne pourra pas l’être.
Une recherche pratique sur la numérisation du contrôle s’impose. Mener de concert avec des recherches parallèles sur d’autres modalités de transmissions des données et d’autres éléments pour l’éclairage, leur projection et leur matérialisation.

LED - Interface directe de contrôle
Une recherche importante sera menée autour d’autres interfaces de contrôle direct des LEDs. Sans passer par le protocole DMX, pour pouvoir examiner de plus près et plus précisément les interactions entre différentes fréquences de pulsation stroboscopique. Les possibilités données par le DMX ne sont pas suffisamment précises pour un travail sérieux sur les « battements lumineux » souhaité dans les avant-propos initiaux.
Il faudra pouvoir contrôler et observer avec une grande précision les déphasages possibles et les confronter, juxtaposer, relier et composer avec des phénomènes similaires dans le domaine audio. Pour ce faire, nous devrons concevoir une interface spécifique qui puisse réaliser le pilotage en dynamique via une liaison USB pour obtenir un parfait contrôle de la fréquence de pulsation associer à la puissance lumineuse des LEDS. Beaucoup de composants plus ou moins spécialisés dans le contrôle/commande des LEDS existent. Une phase de tests et de comparaison de ces différents dispositifs sera nécessaire. La conception d’une électronique suivra, ainsi que le développement du driver pour l’interfaçage de la carte avec le logiciel MAX MSP.

Objets lumineux
En connexion à l’investigation sur d’autres façons de contrôler les sources lumineuses, un axe de recherche sera lié à la production de un, ou plusieurs objets lumineux reliés à la création d’une scénographie immatérielle. Ils devront permettre de par leurs formes et des matériaux qui les composeront d’enrichir les effets lumineux afin de contribuer à la fusion sensorielle et visuelle des spectateurs au cours des différentes phases du spectacle.
Les retours des tests réalisés dans une pièce confinée et avec pour seul lien lumineux, quatre projecteurs à LEDs dirigés sur un mur blanc, démontrent la nécessité d’un grand espace pour notre prochaine création. Il est important que les spectateurs ne subissent pas des effets lumineux et sonores. Pour ce faire, ils doivent être au cœur de l’espace de narration du son et de la lumière, afin qu’ils soient portés par un tourbillon de sensations qui doit les mener vers la troisième lumière, leur troisième lumière.
Il est également prévu le développement d’un dispositif interactif, présenté au salon EXPERIMENTA qui aura lieux en octobre 2013 et disposer au showroom DRT ensuite.
L’objet sera sonore et lumineux il sera composé de fibres lumineuses et de matériaux diffusant et réfléchissant la lumière générer à base de LEDS. Le principe technologique est basé sur l’utilisation des algorithmes et du logiciel développés pour le projet de la Terza Luce. À partir d’une série de mots prononcés devant l’objet et captés par un micro, le traitement numérique des paroles et du rythme de la diction générera une modulation sonore et sa traduction en lumière.
La forme de l’objet pourra s’inspirer de la forme d’un gros coquillage dans lequel on prononce la phrase, puis l’objet s’animera en diffusant la transformation sonore et s’illuminera en fonction de la conversion lumineuse. Il peut ainsi composer une histoire personnalisée.
Si aucun son n’est prononcé au bout d’un instant le dispositif lancera une animation prés définie.

Un concert viendra clôturer la résidence.

L’équipe lauréate
- Michele Tadini, compositeur et enseignant de composition et informatique au Conservatoire supérieur de musique et de danse de Lyon
Angelo Guiga, technicien-chercheur au CEA - Leti de Grenoble
Cette équipe a été lauréate du prix A.R.T.S. 2011

Un concert a clôturé la résidence de recherche et a été présenté à l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan les 11 et 12 octobre dans le cadre des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences 2013.

À lire aussi > La Revue-i 2013 qui retrace les moments forts de la Biennale Arts Sciences, Rencontres-i 2013 dont un article sur La Terza Luce.

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