Exposition
Après plusieurs visites dans les réserves du Muséum de Grenoble, le regard de Laurent Mulot, artiste plasticien, s’arrête sur la collection des objets « humides », animaux conservés dans l’alcool et caractérisés par leur progressive « perte de mémoire » scientifique. Parallèlement, Laurent Mulot découvre le neurocomputer MIND 1024, machine à interaction neuronale dotée de 1024 neurones artificiels et utilisée entre 1992 et 1997 pour simuler le fonctionnement du cerveau humain.
La réponse de l’artiste est une installation où trois rêves échangent leurs récits respectifs : les « Humides », le « Mind 1024 » et la parole, parfois hésitante, d’habitants et de scientifiques de Grenoble sur ce que la mémoire veut bien raconter…
Thinkrotron, un accélérateur de pensée
Invité en résidence en 2012 par le CCSTI Grenoble - La Casemate à rencontrer les scientifiques et des habitants de Grenoble, Laurent Mulot crée le Thinkrotron, un accélérateur de pensée et non plus de particules, triptyque artistique qui questionne « la mémoire, l’histoire et l’oubli ».
Ainsi sont présentés "La Chambre d’Écho" au Muséum de Grenoble, "Mnémosyne" à Lyon dans le cadre de la Biennale d’art contemporain, et "844 m d’art", clin d’œil aux 844 m de circonférence de l’anneau du Synchrotron européen – ESRF, une performance artistique inédite réalisée par le visiteur lui-même.
Laurent Mulot
Vit et travaille à Lyon.
Né au Havre au siècle dernier, il y retourne parfois, voir sa mer et sa mère... Embarqué trop jeune dans des études de sociologie, il bifurque plus tard en Arts plastiques à Panthéon-Sorbonne. Il se jette dans la fabrication d’objets inutilisables (Galerie Neotu, Paris), puis dans la sculpture en France, Tchéquie, Slovaquie et assidûment au Brésil.
Très fatigué par le poids de l’acier, il s’en prend aux images (bien plus légères) et devient expert en photographies râtées, parutions, expositions, collections... Il continue son chemin et finalement trouve la réconciliation entre sa préoccupation esthétique, son intérêt sociologique, sa rage contre les médias de grande consommation en s’inventant "faux-vrai reporter" de sujets invendables mais qui le passionnent passionnément. Le résultat se montre sous la forme d’installations dans lesquelles le visiteur peut reconstituer une fiction documentaire où les protagonistes filmés, enregistrés, photographiés jouent leur propre rôle, c’est significativement le cas pour l’œuvre "They come out at night", qui prolifère depuis 2001 à partir d’un endroit réputé pour être au milieu de nulle part, "Middle of nowhere"... C’est de ce milieu que le travail continue, sur le web, sur le globe, à suivre....