[Avril à octobre 22]

Stephane Bissières entame une recherche sur la sonorisation de son installation Effet de champ qui sera présentée à EXPERIMENTA, la Biennale 2020.

L'installation Effet de Champ explore l’idée d’animer la matière par la donnée virtuelle pour évoquer la vie artificielle. A travers une expérimentation sur les nanofluides, l’électromagnétisme et l’art cinétique, c’est aussi une réflexion sur les formes d’hybridation entre mécanique et vivant pour développer une écriture du mouvement en mettant en évidence les relations entre données et cinétique.

Sous l’effet d’un champ magnétique, le ferrofluide donne corps aux données qu’il reçoit et peut être “chorégraphié”. Les contenants donnent l’illusion d’un ensemble d’organismes captifs. La multiplication des motifs permet de développer une chorégraphie d’ensemble minimaliste. Ce projet cherche à créer une illusion de vie artificielle, à provoquer l’émerveillement et l’interrogation chez l’observateur, à lui procurer le sentiment d’être un témoin. L’artiste, aussi compositeur, transpose ici un mécanisme d’écriture musicale à cette création cinétique en envisageant cette écriture sous forme d’algorithmes plus que de partitions pour réaliser une musique pour les yeux.

 

"L’analyse minutieuse des objets, quelle que soit leur nature, sous-entend de s’intéresser à leur part d’invisible,
ce à quoi incite vivement la contemplation de l’installation Effet de champ (2021)
de Stéphane Bissièrestant la magie y opère. Le ballet ininterrompu de matières noires
en mouvement contenues dans des flacons n’est dû à rien d’autrequ’aux forces de l’invisible qui les animent.
L’alignement de ces flacons évoque les chorégraphies en ligne de chorus alors que l’extrême vivacité des fluides
convoque le surnaturel. Sans avoir le temps de saisir les signes se succédant à toute allure,
on devine qu’il s’agit de phrases musicales ne s’adressant qu’au regard."

Dominique Moulon, Artpress N°492, Octobre 2021

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