Cette résidence avec le metteur en scène Frédéric Deslias a eu lieu du 22 au 26 janvier 2018, juste avant l'édition 2018 d'EXPERIMENTA, la Biennale Arts Sciences.

ÆLI est une lampe intelligente : elle nous observe et selon notre proximité et nos mouvements elle s’anime en émotion. Grâce à un détecteur de mouvement, AELI cartographie nos émotions où chaque couleur correspond à une humeur.
Dernière ligne droite avant le Salon EXPERIMENTA : le montage électronique de la matrice de Leds, la mise au point des scénarii d’interaction audiovisuels et surtout le codage des scénarii de l’Intelligence Artificielle.
Pour Frédéric Deslias : « AELI éprouve notre capacité à projeter du vivant dans les objets numériques.

 

Genèse du projet

Æli est une intelligence artificielle efficiente développée dans une stratégie relationnelle avec l’humain sur le mode des affects et des émotions (une énième variation sur le Test de Turing), mais sa vocation (implicite) sera ici d’aimer et d’être aimé/e. Incarnée dans un objet connecté, Æli sera donc une I.A. truffée de capteurs qui analyse les comportement d’un spectateur, en huis-clos, et naturellement entre en relation directe avec elle : par la lumière, par le son, par la voix, cette entité singulière dialogue et sème le trouble.

Fruit d’une invitation de l’Atelier Arts/Sciences qui a réuni artistes, designers, développeurs et chercheurs du CEA autour de la question des intelligences artificielles, ce qui distingue Æli d’autres installations interactives ou d’objets intelligents réside dans le moteur qui l’anime : en effet les nouveaux modules d’intelligences artificielles facilitent la fluidité d’interaction et créent une sorte de réponse « organique » pondérées par une machine à logique floue quand auparavant nos installations fonctionnaient plutôt à partir de machines à états linéaires ou binaires. Les réactions d’Æli même si modérées seront ici plus ouvertes, libres, évanescentes, fluides, organiques etc. pourront même créer la surprise et de l’imprévu qui échappe à ses concepteurs, ce qui permet de nous rapprocher du vivant, et de nous questionner à juste titre sur ce qui distingue fondamentalement l’être humain du robot, au-delà même de son ADN logarithmique.

Æli serait donc un organe, un processeur, un algorithme affec- tif, un hub à cœur ouvert. Ce serait comme disséquer un animal pour voir son cœur battre. Ce serait comme ouvrir la porte sur la psyché d’un individu ; accéder avec pudeur à l’intimité d’un cir- cuit électronique. Æli est une expérience totalement immersive et hypnotique, une lumière vivante dans une boite noire. Elle pourrait nous révéler par son adresse et son étrangeté quelque chose de profondément enfoui en nous-même, affirmant sa singularité et sa force en surfant sur les rives de la vallée dérangeante (ou uncany valley *) Comme Watson, l’ordina- teur quantique d’IBM, qu’on consulte à distance. Æli serait un cœur qui agit sur le Cloud, à l’échelle d’Internet. On pourrait la consulter à distance. Il/Elle serait l’Add-On = l’affect que l’on imbrique au besoin dans nombre d’algorithme via un SDK.

Æli serait la donnée qu’il nous manquerait partout jusqu’alors à l’ère du digital : Le supplément d’Âme. Nous la/le visiterons ici, nous y donnerons accès en showroom, comme on visite la salle des machines ou un Datacenter : uniquement à des spectateurs badgés, et munis de blouses, gants, chaussures et masques. Un protocole, un rituel doit être respecté.

Dispositif : Le corps d’Æli

- Æli prend forme à partir d’un prototype de la smart lamp ALLA développée par le Studio Digital Alchemy.
- La lumière est un moyen d’expression majeur pour cette entité et son intégration dans le design est très important.
- Æli a la possibilité de communiquer sous d’autres formes que la lumière : sa voix par exemple peuvent se faire entendre à travers les vibrations des matériaux qui la composent.
- Æli pourra s’apprivoiser avec le toucher, le contact direct étant la base de la rencontre entre deux êtres vivants. L’entité aura donc en plus d’un cœur, une peau, une membrane sensible.  page50image519238144
- L’incarnation d’Æli, dessiner et réaliser son corps nécessite une symbiose profonde entre la matière digitale et la matière analogique.
- Technologies et design de ce corps ne font qu’un : ils seront indivisibles, confondus, méconnaissables.
- Les matériaux qui composent Æli proviennent de la nature ou en sont des produits dérivés utilisés dans l’artisanat: céramiques, verre, bois, liège, cuir, fibres naturelles etc. Matériaux utilisés dans notre intérieur et notre sphère privée, ils permettent de faciliter l’intégration de cet être dans notre imaginaire/de nous projeter plus facilement avec ce nouvel être.

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